« Venge-nous de la mine », avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis, poings levés au ciel après sa disparition brutale. J'allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, parti en paysan. Venger ma mère, esseulée à jamais. J'allais punir les Houillères, et tous ces salauds qui n'avaient jamais payé pour leurs crimes. "Venge toi de la mine " . C est ce qu un père suicidé laissera comme lettre posthume à son fils cadet. Il faut venger la mort du frère aîné, disparu à la mine 1 an plutôt. Ce sera la mission du petit frère. 40 ans pour mener à terme son projet de vengeance et trouver le responsable de la catastrophe. 40 ans de rumination, d humiliation, de rage. Ce grand frère était un modèle, sa mort inenvisageable, d autant plus qu elle aura provoqué le départ prématuré du père effondré. Mais il ne faut pas se tromper de coupable, ni de victime. Par une pirouette du destin, sorj chalandon nous montre que la culpabilité et le remords jouent bien des tours et que la mémoire se moque de la vérité. La résilience est personnelle et peut entraîner une confusion qui modifie la perception de la réalité. Je ne peux en dire plus sans dévoiler le charme cruel de ce roman monté comme une intrigue policiere à rebondissements.