Jack Dalton (ou William ? û qui, au fond, sait différencier les deux frères du milieu ?) entreprend une grève de la faim en prison. Lucky Luke est appelé à la rescousse pour résoudre cet énième problème lié aux Dalton. Mais il doit aussi faire face à une autre situation, celle-là inédite et gravissime : Jolly Jumper est boudeur, il fait la tête et ne lui répond plus. Lucky Luke tente désespérément de renouer le dialogue avec son fidèle destrier...
Les suites commerciales des séries à succès, par exemple après la mort de René Goscinny, ont produit de véritables navets. C’est le cas pour Lucky Luke, pourtant Morris a commencé seul de façon remarquable. Les hommages réussis ne sont pas de vaines tentatives laborieuses pour singer des auteurs et leur style. Tout en comme en musique, un thème ou une œuvre sont vus autrement, transposés. Guillaume Bouzard (aidé par un coloriste excellent) l’a fait avec talent. Averell Dalton m’a fait rire dès sa première apparition, surprise logique connaissant le personnage depuis tant d’albums. J’ai tout autant aimé le travail de Mathieu Bonhomme qui a pris une toute autre voie. Mais dans les deux cas il est évident que les auteurs ont transcris leur admiration et leur nostalgie de l’œuvre de Morris & de Goscinny. Les critiques sur le non-respect scolaire de la grammaire sont hors-jeu û il n’est pas sûr que Lucky Luke ait passé beaucoup de temps à l’école, à l’université, ou à lire, mais il est certain que la plupart des personnages de ses albums ne l’ont pas fait (sauf le pied tendre et son valet). Bref, album à lire l’esprit ouvert et en étant attentif car il y a des clins d’œil cachés, le plus facile à trouver étant à la fin. Il y a un vrai scénario, à découvrir, c'est pourquoi je ne révèle rien ici.