Ce livre est l'histoire de la vie d'une fillette en Afrique et de ce qui arrive lorsqu'il faut choisir entre oublier ou mourir. A l'âge de six ans, j'ai choisi d'oublier, de façon très précise : chaque fois que j'étais violée, mon esprit se murait, comme si rien ne s'était jamais produit. Mais mon récit ne se résume pas à cela, car de cet ensevelissement et de cette amnésie volontaire, de cette monstruosité a émergé la beauté, comme un don du ciel. Car dès l'instant où j'ai choisi d'oublier, le monde qui m'entourait s'est illuminé. Je n'arrivais plus à quitter l'Afrique des yeux. Et ce que j'y ai vu était si beau que cela m'a permis non seulement de survivre, mais aussi de sauver mon âme. Quand Carolyn Slaughter avait près de quatre ans, elle et sa famille ont quitté l'Angleterre pour gagner un avant-poste colonial perdu dans le désert du Kalahari. Elle y a trouvé un paysage d'une splendeur et d'une violence incomparables. Des fleuves majestueux se formaient dans la nuit ; des nuées de flamants roses et des hordes d'animaux sauvages s'assemblaient tout aussi rapidement pour s'abreuver aux eaux si brusquement surgies. Les termitières s'élevaient aussi haut que les arbres. Un crocodile pouvait entraîner un enfant des berges de la rivière en une seconde. Et l'auteur elle-même devint la victime d'un crime sans nom. La nuit du couteau est l'histoire profondément émouvante d'une fillette qui a subi et transcendé la violence de sa famille, en apprenant à observer et à expliquer le monde, avec passion