20818 Document (s)

Gabrielle Perroud, que tout le monde surnomme Gab, est une petite Française née au Maroc avant la Seconde Guerre mondiale. Elle vit à Fès avec ses parents, y passe une enfance et une adolescence radieuses. Chaque été, pendant la durée du conflit, son père et sa mère l'emmènent en vacances à Immouzer, au pied de l'Atlas, dans la " maison au toit vert ". La fillette et son jeune voisin marocain, Driss, de deux ans son aîné, deviennent inséparables : ensemble, ils découvrent les paysages, les couleurs, les senteurs du pays qui est le leur... Leur amitié s'enracine dans le sol marocain et la fidélité amoureuse qu'en grandissant ils se promettent se nourrit de leur attachement pour cette terre. Pourtant, l'Histoire séparera les jeunes gens. A l'heure de l'indépendance marocaine, Gabrielle, alors adolescente, est obligée de suivre sa famille dans le Midi de la France, à Montpellier. S'y sentant profondément étrangère, elle se raccroche au serment du jeune garçon : " Quand tout ira bien, je t'écrirai pour que tu reviennes... " et attend un signe de son amour de jeunesse. Mais les années s'écoulent sans aucune nouvelle, et Gabrielle devra entreprendre elle-même le voyage au Maroc... Le portrait émouvant d'une petite fille, puis d'une jeune femme, passionnée, loyale, volontaire, éprouvée par la douleur de la rupture, partagée entre deux pays, deux cultures et deux amours.

Carder le coton avec sa grand-mère lorsqu'il était tout petit, trimer dans les ranches du Texas ou les ports du Mississippi, sillonner le Vieux Sud avec les vagabonds, élever une famille nombreuse en pleine ségrégation raciale, cela n'a pas empêché George Dawson (1898-2001) de devenir centenaire et de conserver un optimisme à toute épreuve.
Cette vie qui a fini par se confondre avec l'histoire de l'Amérique et celle du XXe siècle méritait bien un ouvrage, mais George avait dû travailler trop jeune pour pouvoir apprendre à lire et à écrire. C'est à l'âge de quatre-vingt-dix-huit ans qu'enfin il a pris le chemin de l'école. Son ami Richard Glaubman, instituteur, l'a aidé à raconter ses mémoires qui valent tous les élixirs de jouvence.

Une rixe entre marins s'achève par un meurtre à Saint-Pierre et Miquelon en 1888. Au "bout du monde", il y a bien un tribunal mais ni guillotine, ni bourreau pour exécuter la sentence. C'est le long hiver, neige et glaces scellent le paysage. Il faut des mois pour que la veuve arrive de France. Entre temps, le condamné s'amende, sauve une vie, tombe amoureux et devient même une sorte de héros populaire. Peut-on, doit-on encore lui trancher la tête ? Placé sous la surveillance du capitaine de l'île, pris en amitié par son épouse, le couple devient des alliés mais les notables de l'île n'acceptent pas cette rédemption.

Imaginez-vous déambulant dans les rues de notre capitale en plein Moyen-Age. S'il faut le lire pour le croire, la solution se trouve dans ce roman d'aventure. Il nous entraîne dans le Paris de la fin du XVème siècle, aux côtés d'un homme d'exception : l'écrivain public, qui passe sans interruption du rôle de confesseur à celui de détective. Mêlé par coïncidence ou par pur hasard aux sombres affaires de l'Inquisition, cet homme, pourtant fort respectueux de la vie privée, parcourt la grande ville à la découverte d'indices. Meurtres, violences et enlèvements : l'écrivain public est dépassé par les événements. La situation s'embourbe et l'angoisse prend le lecteur à la gorge. Et ce n'est qu'au prix d'une longue déambulation dans les ruelles sinueuses du Paris médiéval que l'intrigue se dégagera ! Un bonheur pour notre imagination, qui si on n'y prend garde, s'envole à dix mille lieux... ou plutôt cinq siècles en arrière. Hubert de Maximy distille un savant suspense, implique le lecteur dans sa narration. On se fait tour à tour saltimbanque, badaud, bourgeois, grand inquisiteur, tire laine... Un régal pour le lecteur curieux qui boit chaque ligne de ce passionnant récit comme du petit lait.

Junon Marlowe a dix-sept ans en 1941 quand elle se réfugie dans le métro durant le blitz de Londres. Elle y rencontre un certain Evelyn Copplestone qui meurt quelques heures plus tard en lui remettant une lettre pour son père. Junon fait ainsi la connaissance de Robert Copplestone, gentleman farmer installé en Cornouailles, qui lui propose de l'héberger jusqu' à la fin de la guerre. Mais initiée il y a peu aux choses de l'amour par ses deux cousins, Junon se retrouve bientôt enceinte. De quoi déclencher une série de revirements inattendus et de situations burlesques qui rythment cette charmante comédie de mœurs nichée au cœur de la province anglaise, mélange d'anciens rapports de classe et d'idées d'une surprenante modernité. Après La Pelouse de Camomille et Les Raisons du cœur, Mary Wesley signe ici le troisième volet de ses " romans de guerre ", savant cocktail de frivolité, de nostalgie et d'impertinence dont elle a le secret.