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Cet hiver là le chat avait choisi un immeuble qui paraissait abandonné. C'était un chat des rues, capricieux et malveillant qui se vengeait des offenses dont il pensait avoir été l'objet. De griffures en désastres organisés, il quittait un appartement pour se glisser dans le suivant. Il apportait la vie et l'on voyait au long de son passage éclater au grand jour les menus drames des habitants. La folle qui croyait élever des enfants découvrait qu'il ne s'agissait que de poupées, le statisticien du rez de chaussée s'enfonçait dans sa démence et comptait tout à la recherche du chiffre absolu qui expliquerait le mystère de la vie et, extasiés, deux jeunes attardés mentaux sautaient main dans la main depuis la terrasse de l'immeuble. Quand revinrent les beaux jours, indifférent et dédaigneux, le chat quitta l'immeuble dont toute vie semblait avoir désormais disparu.