Au début, la forme désarçonne un peu, pas de chapitres, des petits blocs de texte juxtaposés, une seule phrase parfois, parfois quelques lignes, et puis au bout de deux pages on s'est déjà habitué et on plonge, on plonge dans le cerveau et la vie du narrateur, on épouse ses doutes et ses questionnements car ce sont aussi les nôtres, il est question d'amour et d'amitié, de filiation et de transmission, d'impuissances et de petites lâchetés; il est question du monde tel qu'il court (à sa perte) et de nos efforts dérisoires (quand nous n'avons pas renoncé) pour infléchir sa folle trajectoire - il est question de la vie, quoi. A hauteur d'homme malgré tout ce qui nous dépasse. Ah, et on rit, aussi. Pour ceux qui en douteraient encore, oui, Denis Robert est un vrai bon romancier.