Bon, d'accord, sur la couverture du livre il est marqué que En souvenir d'André est un "roman". Par prudence devant la loi ? On se doute bien que toutes ces histoires de fin de vie, d'assistance à des malades, sans espoir, qui en ont marre de n'être plus que des corps épuisés, le docteur Martin Winckler ne les a pas toutes inventées. Il en a vécu dans sa chair, dans sa tête, dans son âme, dans sa conscience. Le narrateur, spécialiste des soins palliatifs, travaille à l'unité de la douleur. Il aide à mourir plus vite les mourants qui le désirent, qui le veulent, qui l'exigent parfois. Avec ce médecin-là, l'auteur de La Maladie de Sachs doit avoir plus que des affinités. Des expériences communes, des paroles et des actes identiques. Sinon le "roman" n'aurait pas cette force inaccoutumée qui émeut, dérange et interpelle. (Bernard Pivot - Le Journal du Dimanche du 7 octobre 2012 )